L'histoire et le patrimoine de Miremont

La position stratégique de Miremont indique que le site fut habité à des périodes très anciennes.
En 1229, Saint-Louis et le Comte de Toulouse signe un traité de paix sur lequel on retrouve la signature de Sicard de Miremont.
Sicard II, son fils, épouse Honor de Durfort.
En 1287, les époux meurent et leurs sarcophages ont été conservés jusqu'à nos jours.
Le sarcophage de Sicard II se trouve dans l'église de Lagrâce-Dieu, alors que le sarcophage de son épouse se trouve à Miremont, près de l'église, square Jeanne D'arc.
L'église a été réhaussée au XIXᵉ siècle, mais une étude de l'édifice nous permet d'affirmer que les bases de l'église sont médiévales.
Le village fut fortifié et protégé par un château qui se trouvait dans la partie haute du village, l'emplacement des fossés et des remparts est encore visible à certains endroits notamment au "Chemin de Ronde".
En 1592, pendant les guerres de religion, la place forte de Miremont fut assiégée puis incendiée.
C'est alors que le château fut démantelé. De cette époque, il reste encore quelques maisons à colombages. 
En 1790, les remparts furent rasés et les fossés qui entouraient le bourg comblé.
Au XIXᵉ siècle, le village subit de nombreuses transformations :
-Construction de la halle aux grains (actuelle médiathèque)
-Construction du presbytère
-Travaux d'adduction d'eau potable : fontaines, éolienne.
Durant la seconde guerre mondiale, une compagnie de SS de la division Das Reich cantonna dans le village du 9 avril au 24 juin 1944. La présence de cette unité fit de cette commune un des lieux de répression importants de la Haute-Garonne. Les Allemands exécutèrent ou abattirent dix-huit personnes : un civil de la commune le 14 avril, froidement abattu d’un coup de revolver ; deux inconnus fusillés le 5 mai 1944 ; quinze Juifs extraits de la caserne Caffarelli de Toulouse et exécutés comme otages le 2 juin 1944. Cinq personnes (dont une femme), des résistants de la commune, liés au Corps franc Pommiès (ORA) furent arrêtées le 24 avril 1944 et déportées en Allemagne à Dachau (pour les hommes) et à Ravensbrück (la femme).

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    LE PATRIMOINE HISTORIQUE DE MIREMONT


    L'EGLISE SAINT- EUTROPE
    Les bases de l'église sont médiévales. Son clocher-mur est édifié lors du rehaussement de l'église d'après un projet élaboré en 1890.
    L'église tire son nom de Saint-Eutrope d'origine Perse, qui à la mort de Jésus Christ part évangéliser l'Europe et meurt martyr.


    LE SARCOPHAGE
    Honor de Durfort était l'épouse de Sicard II de Miremont.
    Elle meurt le 20 mars 1287 et son époux le 5 septembre de la même année. Le sarcophage d'Honor de Durfort reste plusieurs siècles dans le couvent de Lagrâce-Dieu. Pendant la révolution, avec la vente du couvent comme bien national, il est réutilisé comme abreuvoir dans une ferme de Miremont.
    Classé aux monuments historiques, il a été installé dans le square Jeanne d'Arc près de l'église, puis a été déplacé dans l'église en 2012. Le sarcophage de Sicard II se trouve dans l'église de Lagrâce-Dieu.


    L'ORGUE
    Il est situé au fond de la nef de l'église, au-dessus de la porte d'entrée, en tribune, à 4,60 m du sol.
    Construit en 1869, c'est l'unique instrument réalisé par GRACIEN et PAULINIER. Il comprend dix-huit jeux répartis sur deux claviers et un pédalier.
    Il a été acheté pour l'église de Miremont en 1886.
    En 1961, une soufflerie électrique est installée.
    En 1994, la restauration de l'orgue est confiée à Bernard RAUPP, facteur d'orgue de Mirande.


    LE CLOCHER-MUR ET SES 12 CLOCHES DU CARILLON
    Le carillon de l’église est composé de 12 cloches. Il est situé dans un magnifique clocher-mur, copie de celui de Notre-Dame du Taur à Toulouse. Il possède une commande manuelle et depuis 1966 une commande électrique.
    Le bourdon, la plus grosse cloche, date de 1789 et sort des ateliers BRENEL Frères, il se situe au centre des niches inférieures, c’est un SOL de 650 kgs. Puis vient une gamme chromatique de DO4 à DO5 (sans do dièse ni fa dièse). Une cloche date de 1823, une autre de 1862 et huit de ces cloches, datant de 1859, viennent de la fonderie LEVEQUES Frères à Montauban.



    LES PEINTURES DE NICOLAS JUSTIN PIBOU
    Le chœur et les toiles de l'église Saint-Eutrope sont l’œuvre de Nicolas Justin PIBOU (1851-1898), prêtre originaire de Miremont. On peut notamment admirer « La déploration du christ » de 1847.
    Beaucoup de ses œuvres se retrouvent dans des églises de Toulouse et de la région    
         
     

    LES PIGEONNIERS
    Situés dans des fermes ou en surplomb d'une maison, ils appartenaient à des nobles sous l'Ancien Régime. La fiente des pigeons fournit de l'engrais pour les cultures. Plusieurs pigeonniers, la plupart dits « en pied de mulet » à cause de leurs deux toits successifs, sont encore visibles à Miremont :
          - place Occitane devant l'école maternelle 
          - place Occitane à l'entrée de l'école élémentaire 
          - rue Paul et Thomas Severat 
          - chemin des Bruzes 
          - ferme lieu-dit le château
          - chemin de Larroque
          - D 820 
          - chemin de Mazade


    VESTIGES DES REMPARTS DU CHATEAU  
    Le château était situé dans la partie haute du village.
    Le village avait été fortifié, l'emplacement des remparts et des fossés est encore visible à certains endroits chemin de Ronde du Château. En 1592, pendant les guerres de religion, la place forte de Miremont fut assiégée puis incendiée et le château démantelé. En 1790, à la Révolution, les remparts furent rasés et les fossés, qui entouraient le bourg, comblés.
     
    LA HALLE AUX GRAINS
    Elle a été construite en 1856 pour le commerce des grains. Elle abritait les mesures à grains acquises en 1859.
    La halle reçoit actuellement la médiathèque. 


    LE POID PUBLIC 
    Situé au début de la route de la Gare, le poids public a été construit en 1903, d'après les plans de l'architecte JENDRIEU.
    Il comprend un petit bâtiment contenant le mécanisme et une bascule adjacente.
    Il permettait de déterminer le poids des remorques de grains ou d'animaux, tels que des porcs ou vaches, positionnés sur la bascule pour ensuite les vendre à un prix correspondant.
    Il a remplacé les mesures utilisées sous l'Ancien Régime en permettant de mesurer des charges plus importantes.


    LES MESURES A GRAINS
    Elles sont situées sur le côté sud de l'église. Elles ont été acquises en 1859 et placées dans la halle (maintenant la médiathèque), elles permettaient de mesurer la quantité de grains pour la vente : on fermait la petite trappe du bas, on remplissait la mesure de grains, puis on ouvrait la trappe et le grain se déversait dans le sac de l'acheteur.
    5 mesures étaient utilisées : deux mesures d'un hectolitre, deux mesures d'un demi hectolitre et une mesure d'un tiers d'hectolitre.


    LE MEULE DE L'ANCIEN MOULIN
    Elle est située actuellement devant la maison du dernier meunier de Miremont, Jean-Dorothée LUPIAC, mort accidentellement le 3 janvier 1895 dans son moulin.
    Le moulin était situé place Marengo et fut rasé dans les années 1970.


    L'ÉOLIENNE
    Elle servait à alimenter le village en eau potable et à assécher les marais de la plaine. Elle permettait de remonter l'eau dans le bassin situé tout en haut de Miremont, toujours visible impasse du château, qui desservait ensuite tout le village.
    D'une hauteur de 9 mètres, elle a été construite par une entreprise toulousaine, la maison VEUVE  BONNET.
    En 1899, Miremont fut le premier village de la région à avoir l'eau courante.


    LE BASSIN
    Ce vaste réservoir a été construit en haut du village vers 1896 par GALINIER pour recevoir l'eau de la plaine. Il servait de château d'eau et alimentait le village en eau grâce aux fontaines.
    Au milieu de sa façade, derrière la fontaine se trouve une plaque où l'on peut lire :
     
    « L'EAU DE LA PLAINE AU FAITE DE LA VILLE LES MARES SUPPRIMEES  MIREMONT ASSAINI 1898 »


    LA FONTAINE DE LA PLACE OCCITANE
    Elle est située à côté du pigeonnier. Ce n'est pas une ancienne fontaine mais la partie haute du Puits Gros, anciennement situé près du rond-point sous l'école maternelle, côté résidence Simone Veil et qui a été déplacé place Occitane. En témoigne son mur de brique visible sur la photo ancienne « Le Grand Puits ».

    LA FONTAINE DE LA PLACE MARENGO
    Elle est située au bord du chemin de Ronde du Château. Une plaque a été apposée à côté, on peut y lire :
    «  A        P        P        M  PAR DELIBERATION DU 15 NOVEMBRE 1896 Mr FRANCOIS CARLES ETANT MAIRE ET Mr EXUPERE ASSIEUX ADJOINT LE CONSEIL MUNICIPAL DE LA COMMUNE DE MIREMONT A VOTE UNE SOMME DE 25 000 F POUR L’ADDUCTION … (d’eau d) ANS LA VILLE.    ... (tra) VAUX  EXECU ... (tés) …(par) JEAN JEAN ENTREPRENEUR»

     
    Les sources :
    "Histoire des comtes de Toulouse " de Guillaume Catel  1623
     "L'histoire générale du Languedoc" 1876 -
    "Miremont d'hier et d'aujourd'hui" de Jean Lozes  1979
    Les archives municipales
    Les archives paroissiales
    https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article202527

    Source photos anciennes: 
    https://www.cparama.com/forum/miremont-t24555.html